Colloque «L’avocat dans la cité: Éthique et professionnalisme»

Mercredi le 6 avril 2011, la Chaire Jean-Louis Baudouin présentait en collaboration avec l’Association du Barreau canadien, Division du Québec, le colloque «L’avocat dans la cité : éthique et professionnalisme». En guise d’introduction, Me Claude Marseille a souligné l’importance de l’éthique tant pour l’avocat, le juge que le citoyen se représentant seul, l’éthique visant à protéger l’intérêt public et l’idéal de justice. La professeure Julie Macfarlane, quant à elle, a présenté les nouveaux défis auxquels doit maintenant faire face l’avocat. Devant les transformations du monde juridique, il est important de repenser l’identité du rôle du juriste qui est appelé de plus en plus à prioriser l’entente plutôt que le procès. Ses nouvelles fonctions exigent donc de l’avocat qu’il fasse preuve de réciprocité, d’authenticité, de transparence et de bonne foi à l’égard de ses clients et de la partie adverse. Pour Me Hubert Reid la désaffectation des tribunaux civils par les justiciables exige que les juristes s’interrogent sur les liens qu’entretiennent les acteurs du système judiciaire avec les justiciables. Les Honorables Ginette Piché et Claude Auclair ont par la suite exposé la portée du principe de la proportionnalité de même que mis en garde contre les dangers reliés aux conférences de gestion téléphoniques. Pour l’Honorable Marie-France Bich, il y a lieu de remettre en doute l’adage selon lequel «le pire des règlements vaut mieux que le meilleur des jugements» celui démontrant un sinistre face à la fonction judiciaire. Me Gavin Mackenzie a traité de l’éthique devant prévaloir lors de la conduite des négociations et des règlements. Le rôle du juge traditionnel est aussi appelé à changer : «De juge qui dit le droit, on devient un outil de justice consensuelle» souligna l’Honorable Louis Lacoursière. La professeure Catherine Piché exposa les différentes difficultés éthiques pouvant se présenter en matière de règlement collectif, notamment en ce qui a trait à l’identification du client et les obligations de l’avocat face à celui-ci et à l’égard des membres du groupe.

Les travaux ont par la suite continué en après-midi par une séance ayant pour thème «l’avocat à l’extérieur du tribunal» présidé par le bâtonnier Gérald R. Tremblay. La professeure Marie-Claude Rigaud a plaidé pour que l’enseignement de l’éthique dans les universités devienne obligatoire. Pour sa part Me Brigitte Nadeau, syndic-adjoint au Barreau du Québec, a discuté de l’impact du non-respect des règles d’éthique et des différentes plaintes traitées par le syndic,. Me Christian J. Brossard a fait une présentation des ressources concernant l’éthique mise à la disposition des avocats par le Barreau du Québec et l’Association du Barreau canadien. Me Marie-Laure Leclercq présida la dernière séance ayant pour thème «l’éthique et le professionnalisme dans la cité» où le professeur Trevor Farrow traita des nouveaux comportements éthiques à appliquer et où le professeur Loïc Cadiet, dans sa conférence de clôture intitulée «Le rôle social de l’avocat dans un contexte global», proposa un regard sur l’évolution de la pratique du droit et du rôle qu’y joue l’avocat. Les textes du colloque feront l’objet d’une publication dans les mois à venir. Nous tenons évidemment à remercier les conférencières, conférenciers, présidentes et présidents de séance pour avoir fait de cette journée un succès et avoir mis sur la table des pistes de réflexions sur un sujet trop souvent oublié et qui pourtant est au centre de la mission du juriste.

Cette activité est reconnue par la formation continue du Barreau du Québec

numéro d’activité: 10036300

nombre d’heures reconnues: 7h00

Ce contenu a été mis à jour le 17 août 2015 à 10 h 11 min.